Et si quelqu’un volait la Fête du Travail ? Jours fériés supprimés en France : l’impact choc pour les gestionnaires de locations

Par Thibault Masson, Responsable Marketing Produit, PriceLabs

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Résumé Exécutif

La proposition de la France de supprimer deux jours fériés majeurs du printemps — le lundi de Pâques et le 8 mai (Jour de la Victoire en Europe) — est une réponse drastique à des décennies de déficits et d’endettement croissants. Pour les gestionnaires de locations saisonnières, c’est un avertissement : si deux de vos meilleurs week-ends de réservation disparaissaient, qu’est-ce que cela signifierait pour votre activité — et cela pourrait-il arriver dans votre pays ?

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Les plus grands week-ends de réservation

Et si le gouvernement américain annulait la Fête du Travail ? Ou si le Royaume-Uni supprimait le très apprécié Bank Holiday d’août ? Pour les gestionnaires de locations saisonnières, ce ne sont pas seulement des jours de repos — ce sont des « ponts de trésorerie » qui dynamisent la saison printanière et lancent l’année.

C’est la réalité à laquelle sont confrontés les gestionnaires de biens immobiliers français. Dans son budget 2025, le gouvernement propose de supprimer non pas un, mais deux jours fériés emblématiques du printemps — le lundi de Pâques et le 8 mai. Ces deux dates sont des piliers du calendrier des réservations, déclenchant des week-ends prolongés et des pics d’occupation.

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Contexte politique et économique : pourquoi la France agit-elle ainsi

• Déficits chroniques : La France affiche un déficit budgétaire depuis plus de quarante ans. En 2024, le déficit a atteint 6,1 % du PIB — soit le double de la limite fixée par l’UE.
• Dette élevée : La dette publique dépasse 110 % du PIB, l’un des taux les plus élevés d’Europe.
• Pression de l’UE et des marchés : La Commission européenne et les investisseurs exigent des réformes crédibles. La Commission a engagé une procédure officielle contre la France.
• Mesures d’austérité : Le budget 2026 vise 43 à 44 milliards d’euros d’économies, incluant ces suppressions de jours fériés, des réductions de dépenses de santé et le gel de certains impôts.
• Gouvernement minoritaire : La coalition de Macron a perdu sa majorité en 2022, rendant les réformes difficiles à faire passer et politiquement sensibles.
• Symbolique et pratique : Supprimer ces jours fériés vise à montrer que rien n’est tabou pour affronter la crise budgétaire française, même si l’impact réel reste débattu.

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Ce n’est pas une première : les “suppressions” de jours fériés en France dans la pratique

La France l’a déjà fait : le lundi de Pentecôte a été officiellement supprimé comme jour férié légal en 2004, mais en réalité, la plupart des gens et des écoles continuent de l’observer. Pour les gestionnaires de biens, les réservations restent fortes lors de ce week-end — la loi et la tradition divergent.

Alors, en sera-t-il de même pour le lundi de Pâques et le 8 mai ? Ou bien, cette fois, face à une pression économique croissante, les habitudes de voyage et de location changeront-elles réellement ?

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L’étude PriceLabs : comment les jours fériés mobiles stimulent la demande

Chez PriceLabs, nous suivons cette dynamique de près. Le lundi de Pâques est une “fête mobile” — sa date change chaque année, ainsi que son impact.

• Lorsque le lundi de Pâques permet un vrai week-end prolongé, nous constatons un bond important des réservations.
  
• Dans notre étude 2025 comparant Pâques 2024 (tôt, froid, faible impact) à Pâques 2025 (tard, ensoleillée, idéale pour voyager) :
  • Colmar : Le taux d’occupation est passé de 35 % à 45 % (+10 points) lorsque le lundi de Pâques plus tardif a ouvert une fenêtre de réservation clé.
  • Nice : L’occupation est passée de 42 % à 49 % (+7 points).

Partout en France, ces « ponts » de printemps peuvent représenter jusqu’à un tiers des réservations avant même le début de l’été. Si le lundi de Pâques disparaît comme jour férié, ce pic de demande fiable risque aussi de s’effacer.

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Leçon mondiale : une histoire qui ne concerne pas que la France

Pour les gestionnaires aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Espagne :

• Imaginez perdre Memorial Day et la Fête du Travail la même année.
• Si les déficits continuent d’augmenter et que les gouvernements deviennent désespérés, des chocs similaires pourraient survenir ailleurs.

L’expérience française est un avertissement pour tous les opérateurs qui comptent sur les jours fériés pour générer des revenus.

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Incertain politique = incertain commercial

Le sort de ces réformes est loin d’être tranché, le gouvernement minoritaire de Macron étant attaqué de tous côtés. Même si la loi change, la tradition pourrait perdurer — comme c’est le cas avec le lundi de Pentecôte. Mais l’incertitude seule peut déjà ralentir les réservations et saper la confiance.

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À retenir pour les gestionnaires de locations

• Les week-ends prolongés sont moteurs de chiffre d’affaires. Les perdre, c’est perdre des réservations et de la trésorerie.
• Soyez attentifs à la loi et à la réalité vécue. Les habitudes des voyageurs comptent parfois plus que le calendrier officiel.
• Surveillez les risques politiques partout. L’“impensable” français peut bientôt devenir un risque sur d’autres marchés lourdement déficitaires.
• Utilisez les données pour anticiper et vous adapter. Les études PriceLabs montrent à quel point le calendrier et le timing sont critiques pour les locations : plus que jamais.