Savez-vous qu’à partir de janvier 2025, vos voyageurs pourraient devoir payer jusqu’à 25 % de plus sur chaque réservation ? Préparez-vous à affronter la tempête imminente de lois européennes qui pourraient redéfinir l’industrie européenne de la location saisonnière.
Les grandes plateformes de réservation telles que Booking.com et Airbnb s’apprêtent à appliquer automatiquement la TVA à chaque réservation dans l’Union européenne, que vous soyez un hôte occasionnel ou un gestionnaire professionnel. Cette transformation découle de la proposition « TVA à l’ère du numérique » (ViDA), un amendement à la directive européenne sur la TVA qui promet de remodeler la dynamique du secteur. Mais ce n’est pas tout : chaque opérateur de location saisonnière dans l’UE devra bientôt obtenir un numéro d’enregistrement, grâce au futur règlement européen sur la collecte et le partage des données des locations de courte durée.
Intrigué ? Vous devriez l’être. Nous avons exploré le cœur de ces évolutions majeures avec Viktorija Molnar, Secrétaire Générale par intérim de l’Association européenne des maisons de vacances (EHHA). Ses éclairages mettent en lumière les conséquences potentielles de ces textes législatifs pour les héros méconnus de la location saisonnière : les petits acteurs, qui ont toujours été l’âme de cette industrie dynamique.
Restez avec nous alors que nous explorons les défis immédiats que posent ces lois, en nous concentrant sur la survie des opérateurs de location saisonnière à petite échelle. Viktorija Molnar et d’autres acteurs du secteur ont soulevé des inquiétudes cruciales que nous allons détailler. Ensemble, nous mettrons en lumière le délicat équilibre entre les exigences de la TVA et l’existence même de ces acteurs essentiels. L’avenir de la location saisonnière européenne est en jeu, et les réponses se trouvent dans ce voyage captivant à travers une législation en mutation et ses répercussions concrètes.
La voix de l’expertise : Viktorija Molnar et l’Association européenne des maisons de vacances
Voici Viktorija Molnar, Secrétaire Générale par intérim de l’Association européenne des maisons de vacances (EHHA). Au cœur de Bruxelles, le centre névralgique de l’UE, l’EHHA s’affirme comme une force unie défendant les intérêts des acteurs de la location de courte durée à travers le continent.
L’importance de l’EHHA va bien au-delà du simple rôle d’observateur ; l’association participe activement à l’élaboration des lois qui influencent le domaine de la location saisonnière. Avec une vigilance accrue sur les travaux législatifs de l’UE, Molnar scrute les projets pour en évaluer l’impact potentiel sur le secteur. L’EHHA ne se limite pas à l’observation : ses analyses et points de vue contribuent au processus décisionnel de l’Union européenne.
Directive vs règlement : comment les subtilités juridiques définissent la mise en œuvre
Alors que l’industrie européenne de la location saisonnière s’apprête à vivre des transformations majeures, une distinction clé se dessine : la différence entre une directive et un règlement. Ce contraste n’est pas qu’une affaire de jargon juridique ; il conditionne la manière dont les futures lois de l’UE prendront forme.
Directive : fixer les objectifs, déléguer la mise en œuvre
En cas de directive, l’Union européenne définit un objectif à atteindre et laisse aux États membres le soin de trouver comment l’atteindre. Viktorija Molnar, Secrétaire Générale par intérim de l’Association européenne des maisons de vacances, explique : « Une directive signifie que l’UE fixe en quelque sorte un objectif, ce qui doit être atteint, mais la forme et la manière d’y parvenir, cela dépend des États membres. » Cela ouvre la voie à des approches sur mesure, chaque pays élaborant ses propres stratégies pour atteindre l’objectif général.
Règlement : le mandat universel
Un règlement, en revanche, est d’application plus large. Molnar précise : « Si un règlement est adopté au niveau de l’UE, cela signifie que cet acte législatif sera directement appliqué dans tous les États membres. Les États n’ont pas besoin de prendre des lois supplémentaires. Il existe déjà et ils doivent s’y conformer. » Un règlement est donc un texte contraignant à l’échelle européenne, qui supprime la nécessité d’une législation nationale supplémentaire – un code de conduite universel pour l’UE.
Les conséquences de cette distinction résonnent profondément alors que nous abordons la proposition « TVA à l’ère du numérique » (ViDA) et le « règlement européen sur la collecte et le partage des données de location saisonnière ». La première, une directive, offre aux États membres la possibilité de définir leurs propres modalités dans un cadre fixé par l’UE. Le second, un règlement, introduit des changements uniformes sans nécessiter d’adaptations individuelles.
La directive TVA dévoilée : une menace pour les petits acteurs ?
La directive TVA, au cœur des changements à venir, constitue une refonte majeure aux conséquences étendues. Décryptons l’essence de cette directive et son impact potentiel sur les sociétés de location saisonnière :
1. Extension du champ d’application de la TVA :
La directive proposée élargit son champ d’application à un plus large éventail d’opérateurs de location saisonnière, y compris les particuliers et les PME. Il s’agit d’un changement par rapport à l’exonération de TVA dont bénéficiaient traditionnellement ces entités.
2. TVA appliquée en sus du prix de la réservation :
Selon la directive, les plateformes de réservation comme Airbnb et Booking.com factureront automatiquement la TVA sur chaque réservation, quel que soit le statut de l’hôte. Cela pourrait entraîner une hausse des tarifs pour les voyageurs.
3. Égalité de traitement entre hôtels et locations saisonnières :
Les hôtels, qui appliquaient déjà la TVA sur les nuitées, bénéficiaient de la possibilité de déduire la TVA sur leurs achats (TVA déductible). La directive place désormais les locations de courte durée dans un régime fiscal similaire, brouillant la frontière entre ces types d’hébergement.
4. Désavantages pour les petits acteurs :
Les particuliers et les PME pourraient se retrouver désavantagés car ils n’auront pas la possibilité de déduire la TVA sur leurs dépenses. Cela pourrait représenter un surcoût pour les opérateurs de location saisonnière disposant de ressources financières limitées.
5. Les petits acteurs poussés vers la professionnalisation :
La directive TVA contraint les petits opérateurs à un fonctionnement plus professionnel, avec des obligations similaires à celles des entreprises établies. Cette transition pourrait bouleverser le paysage, tant sur le plan de la compétitivité que des stratégies tarifaires.
6. Impact sur les prix pour les consommateurs :
La TVA intégrée au processus de réservation pourrait faire grimper les prix pour les clients. Cela risque de remettre en cause l’attractivité des locations de courte durée face aux hôtels, qui peuvent compenser la TVA via des déductions.
7. Complexités administratives :
La gestion des obligations liées à la TVA peut introduire des complexités administratives, notamment pour les particuliers et PME peu familiers avec de telles démarches. S’y conformer pourrait exiger davantage de ressources et de temps.
8. Concurrence inégale :
La directive TVA pourrait modifier la dynamique concurrentielle du secteur de l’hébergement. Les hôtels, avec leur avantage sur la TVA déductible, pourraient obtenir un avantage tarifaire sur les petits acteurs de la location saisonnière.
Règlement européen sur la collecte et le partage des données de location saisonnière : une nouvelle ère s’ouvre
Poursuivant notre exploration d’un paysage européen en pleine mutation, revenons sur une proposition que nous avons déjà abordée : le règlement européen sur la collecte et le partage des données de location saisonnière. Ce futur règlement est sur le point de redéfinir le fonctionnement du secteur, mettant l’accent sur la transparence et la simplification des démarches. Voici ce qui nous attend :
1. Combler le déficit de données :
Face à un manque persistant de données complètes sur la location saisonnière, l’UE a reconnu la nécessité de renforcer la transparence et l’échange d’informations. De là est né un cadre réglementaire solide.
2. L’essence du cadre :
Les États membres se préparent à mettre en place des procédures d’enregistrement en ligne pour les hôtes de location saisonnière. Ce processus impliquera la collecte de données essentielles et évolutives, telles que noms, adresses et coordonnées.
3. Enregistrement simplifié :
Les hôtes, qu’ils soient occasionnels ou professionnels, devront suivre une procédure d’enregistrement en ligne conviviale. Celle-ci aboutira à la délivrance d’un numéro d’enregistrement, identifiant clé du loueur.
4. Partenariat avec les plateformes :
Une fois le numéro d’enregistrement obtenu, les hôtes devront l’afficher de façon visible sur leurs annonces en ligne. Parallèlement, les plateformes comme Airbnb et Booking.com auront un rôle déterminant à jouer.
5. Un écosystème de données unifié :
Le système imaginé combinera des données changeantes sur les hôtes avec les données d’activité issues des plateformes. Ce jeu de données unifié permettra aux autorités d’avoir une vue complète du paysage de la location saisonnière.
6. Effet attendu :
Cette vision globale des données devrait guider les décisions réglementaires aux niveaux local et national. L’objectif ultime étant d’élaborer des règles proportionnées et équitables, au bénéfice de tous les acteurs.
7. Relever les défis :
Comme pour tout bouleversement, certains défis émergent. Le règlement proposé entend les relever par une approche innovante. Viktorija Molnar a souligné que la charge du partage des données sera répartie entre les parties prenantes. Cette nouveauté limite les frictions entre gouvernements et plateformes tout en protégeant la confidentialité des données.
8. La suite :
Ce règlement n’est pas encore en vigueur, mais la machine est en marche. Le Parlement européen et le Conseil s’emploient à finaliser le texte, avec pour objectif de l’adopter d’ici la fin de l’année.
Hôtes et gestionnaires unis : comment façonner l’avenir de la location saisonnière
À mesure que des règlementations telles que la directive TVA et le règlement européen sur la collecte et le partage des données de location saisonnière se concrétisent, la voix des acteurs de terrain devient cruciale. Voici comment les hôtes et gestionnaires peuvent agir pour façonner l’avenir du secteur :
1. Information et sensibilisation :
Restez informé sur les propositions de règlementation et leurs conséquences. Impliquez-vous dans la recherche et le débat pour bien comprendre chaque texte.
2. Rejoindre les associations professionnelles :
Des organisations telles que l’Association européenne des maisons de vacances (EHHA) servent de porte-voix collectif. En devenir membre, vous pouvez exprimer vos préoccupations et défendre l’adoption de textes équilibrés.
3. Participer aux consultations publiques :
De nombreuses propositions européennes recueillent l’avis du public au stade de leur élaboration. Profitez-en pour transmettre directement vos opinions, expériences et préoccupations aux décideurs.
4. Assister à des ateliers et conférences :
Les événements du secteur offrent des occasions de réseau et d’apprentissage. Prenez part aux discussions, ateliers et tables rondes consacrés à l’évolution de la réglementation, et partagez vos idées et expériences.
5. Collaborer avec ses pairs :
Échangez avec d’autres hôtes, gestionnaires et professionnels du secteur. Partagez vos connaissances, expériences et idées afin de renforcer collectivement votre impact.
6. Communiquer avec les plateformes :
Dialoguez avec les plateformes de réservation sur lesquelles vous diffusez vos annonces. Faites-leur part de vos avis sur les changements proposés et leurs conséquences pour votre activité.
7. Dialoguer avec les autorités locales :
Votre avis compte pour les collectivités. Partagez votre expérience avec les autorités municipales sur l’impact des règlementations sur vos opérations.
8. Défendre l’équité :
Soutenez des textes équilibrant protection du consommateur, fiscalité et pérennité des petits acteurs. Mettez en lumière les impacts potentiels sur la concurrence et les prix.
9. Faire entendre sa voix en ligne :
Utilisez les réseaux sociaux, forums et blogs pour partager votre point de vue. Participez à des dialogues respectueux avec les parties prenantes et décideurs.
10. Rester adaptable :
La règlementation évolue. Préparez-vous à adapter vos pratiques pour répondre aux nouveaux standards tout en plaidant pour des textes pragmatiques, efficaces et équitables.
À mesure que la roue du changement tourne, votre engagement peut avoir un impact considérable. En participant activement aux discussions, en partageant vos expériences et en défendant l’équité réglementaire, les hôtes et gestionnaires ont un rôle clé à jouer dans l’avenir de la location saisonnière. Alors que le secteur navigue en eaux inconnues, votre voix peut devenir un phare d’équilibre et de justice dans ce paysage législatif en évolution.
Uvika Wahi est rédactrice chez RSU by PriceLabs, où elle dirige la couverture de l’actualité et l’analyse destinées aux gestionnaires professionnels de locations saisonnières. Elle écrit sur Airbnb, Booking.com, Vrbo, la réglementation et les tendances du secteur, aidant les gestionnaires à prendre des décisions éclairées. Uvika intervient également lors d’événements internationaux majeurs tels que SCALE, VITUR et le Direct Booking Success Summit.




