Joe Gebbia, cofondateur d’Airbnb et fervent défenseur de l’innovation axée sur le design, demeure une figure clé au sein du Department of Government Efficiency (DOGE) de l’administration Trump, même alors que le département traverse une importante transition de direction suite au départ d’Elon Musk. Bien que Gebbia ait auparavant été considéré comme le principal candidat pour succéder à Musk, des rapports récents confirment qu’il ne prendra pas la direction unique de l’agence.
À la place, Gebbia devrait rejoindre un « petit conseil de conseillers » chargé d’orienter la future direction du DOGE — une solution qui reflète à la fois sa valeur pour l’initiative et sa réticence à se retrouver au centre de controverses politiques. Ce développement attire également un regain d’attention sur le chevauchement entre Gebbia, Airbnb et les programmes gouvernementaux marquants de l’ère Trump.
DOGE après Musk : une direction collégiale gagne du terrain
Elon Musk a officiellement quitté le DOGE en mai 2025, concluant un mandat très médiatisé marqué par de rapides initiatives de réduction des coûts et des tensions avec les agences fédérales. Son départ a créé un vide à la tête du département, positionnant initialement Gebbia comme potentiel successeur.
Néanmoins, aux 10–11 juin, plusieurs sources confirment désormais que Gebbia a choisi de ne pas endosser le rôle de leader unique, invoquant des inquiétudes concernant le niveau de surveillance et la politisation qui ont entouré la période de Musk au DOGE. À la place, un modèle de direction partagée s’impose.
Le plan de travail actuel — toujours en discussion interne à la Maison Blanche — prévoit la formation d’un petit conseil consultatif, avec Gebbia et le banquier d’investissement Anthony Armstrong comme membres les plus en vue. Armstrong, connu pour sa collaboration avec Musk lors de l’acquisition de Twitter, apporterait son expertise financière et opérationnelle au groupe.
Implication gouvernementale continue de Gebbia
Bien qu’il ne soit pas le seul dirigeant du DOGE, Gebbia reste activement impliqué dans les projets de modernisation, avec un accent majeur sur la refonte du système fédéral de retraite. Ce domaine bénéficie d’un soutien bipartisan et apparaît moins sensible politiquement que certaines réorganisations antérieures et plus radicales du DOGE.
L’approche de Gebbia continue de mettre l’accent sur la transformation numérique, l’expérience utilisateur, et le remplacement des systèmes papier obsolètes par des plateformes rationalisées. Son travail s’inscrit dans la lignée de sa réputation axée sur le design ainsi que ses succès passés à bâtir des plateformes numériques évolutives comme Airbnb.
Airbnb, l’administration Trump et la perception du public
Bien que la fonction de Gebbia au sein du DOGE soit techniquement indépendante d’Airbnb, sa présence continue au conseil d’administration et son engagement dans la fonction publique ont relancé le débat sur les éventuelles connexions politiques de l’entreprise.
Certains hôtes Airbnb ont exprimé leur malaise face à tout lien perçu avec l’administration Trump, notamment dans les communautés affectées par les réductions imposées par le DOGE par le passé. Bien qu’Airbnb ait indiqué que Gebbia avait quitté ses fonctions exécutives en 2022, les appels à la transparence et à la distanciation se poursuivent sur les réseaux sociaux et parmi les groupes militants.
Ces réactions soulignent les risques de réputation auxquels s’exposent les entreprises lorsque leurs dirigeants croisent — même indirectement — des programmes gouvernementaux politiquement exposés. Airbnb, marque mondiale bâtie sur l’inclusion et la confiance communautaire, doit désormais gérer cette situation singulière.
Succession élargie et avenir du DOGE
Au-delà de Gebbia et Armstrong, d’autres noms — dont Russell Vought, directeur du Bureau de la gestion et du budget de la Maison Blanche, et Amy Gleeson, ancienne professionnelle du service numérique — sont mentionnés comme possibles contributeurs à la direction du DOGE dans les prochains mois.
À ce jour, la Maison Blanche n’a fait aucune confirmation officielle concernant la future organisation du DOGE. Mais des sources internes au DOGE et dans la Silicon Valley assurent que le modèle de leadership individuel n’est plus envisagé et que le rôle consultatif de Gebbia est quasiment acté.
Parallèlement, le DOGE continue de compter en partie dans ses effectifs des personnes étroitement liées aux sociétés privées de Musk, assurant une certaine continuité des opérations.
Conclusion : Un dirigeant de la tech sous les projecteurs gouvernementaux
La présence persistante de Joe Gebbia au sein du DOGE, quoique dans un rôle moins visible, reflète l’évolution du lien entre les leaders de la Silicon Valley et la réforme du secteur public. Sans être une nomination retentissante, sa contribution à la modernisation du département reste influente — tout comme la réaction du public.
Pour Airbnb, l’engagement de Gebbia auprès du gouvernement a suscité une vague de nouveaux scrutins, motivée non par la politique de l’entreprise mais par la perception publique. La leçon principale ? Même des liens limités entre entreprises technologiques et administrations politiques peuvent façonner des récits qui perdurent bien au-delà de la salle du conseil.
Alors que le DOGE passe d’une direction à l’ère Musk à une structure plus décentralisée, le prochain chapitre de l’initiative pourrait être marqué non par la controverse, mais par de réformes systémiques plus discrètes — et par la façon dont des figures clés comme Gebbia négocient l’intersection du business, du design et de la gouvernance.
Thibault Masson est un expert reconnu en gestion des revenus et en stratégies de tarification dynamique dans le secteur de la location saisonnière. En tant que responsable du marketing produit chez PriceLabs et fondateur de Rental Scale-Up, Thibault aide les hôtes et les gestionnaires immobiliers grâce à des analyses concrètes et des solutions basées sur les données. Fort de plus de dix ans d’expérience dans la gestion de villas de luxe à Bali et à Saint-Barthélemy, il est un conférencier recherché et un créateur de contenu prolifique, capable de rendre simples des sujets complexes pour un public international.




