Voici une version mise à jour de notre article du 8 mars “Les données et graphiques sur la location de vacances montrent que le coronavirus a le plus grand impact sur les réservations en Europe (vs US), dans les zones urbaines, pour les 30 prochains jours. Les destinations accessibles en voiture s’en sortent mieux.“
Les indicateurs habituels sont ici : Nombre d’annonces disponibles, taux d’occupation, tarif journalier moyen (ADR) et Revenu par chambre/location (RevPar, calculé en divisant le chiffre d’affaires total par le nombre d’annonces disponibles).
Comme dans l’édition précédente, nous utilisons plusieurs sources. Ici, nous avons principalement utilisé le rapport coronavirus d’AllTheRooms pour les données de locations de vacances et de courte durée, ainsi que les chiffres de STR pour les hôtels (accédez ici gratuitement aux replays de leurs webinaires). Petit point à noter : Les données hôtelières sont également intéressantes pour les gestionnaires de locations de vacances, car certaines tendances peuvent être transposées à notre secteur.
Même constat partout : l’offre diminue, la demande diminue, l’ADR résiste un peu mieux que prévu, le RevPar est dramatiquement bas
Nous allons vous faire gagner du temps avant de plonger dans les données : comme prévu, les données montrent une chute de la demande sans précédent, sur tous les marchés. Les tarifs ont commencé à baisser, mais ce qui impacte le plus le chiffre d’affaires est la baisse du taux d’occupation.

Et pour le reste de l’année ? Les choses sont difficiles à prévoir, mais vous pouvez voir ci-dessus, sur la base des données hôtelières , les prévisions de STR pour l’occupation, l’ADR et la croissance du RevPAR en 2020 par région. Voici ce qu’ils pensent qu’il va se passer, en moyenne pour 2020 (basé sur des données réelles à fin mars 2020).
Pour l’année 2020, l’ADR devrait diminuer de 11 % à 14 %. Pour 2020, il est prévu que le taux d’occupation chute de 51 % aux États-Unis et de 37 % aux États-Unis.
Données sur la location courte durée : États-Unis vs Italie (tendances similaires sur d’autres marchés)
Nous comparerons uniquement les données pour l’Italie et les États-Unis, car les tendances pour la France, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Allemagne, et les autres marchés sont les mêmes, si l’on en croit le rapport coronavirus d’AllTheRooms.
Revenus bruts de la location courte durée : -61 % pour l’Italie, -44 % pour les États-Unis
L’Italie ayant été touchée plus tôt que les États-Unis, les chiffres italiens sont pires en mars que ceux des États-Unis. Mais dans les deux pays, les revenus bruts chutent fortement. Comme nous allons le voir ci-dessous, cette baisse s’explique en grande partie par la chute spectaculaire du taux d’occupation, ainsi que, dans une moindre mesure, par la baisse relativement modérée des tarifs journaliers moyens (ADR).


Taux d’occupation des locations courte durée : -46 % pour l’Italie, -34 % pour les États-Unis.


Pour les États-Unis, nous ajoutons également ce graphique de STR : Il s’agit du taux d’occupation hôtelier pour la semaine se terminant le 28 mars. À Hawaï, La Nouvelle-Orléans, San Francisco, Orlando et Boston, l’occupation était inférieure à 15 %.

ADR des locations courte durée : -22 % pour l’Italie, -15 % pour les États-Unis


Pour les États-Unis, nous ajoutons ce graphique intéressant de STR concernant le RevPar hôtelier : Les zones urbaines et les stations balnéaires semblent être les plus touchées. Pour les gestionnaires de biens qui louent des appartements dans les grandes villes ou pour les gestionnaires de locations de vacances ayant des propriétés à Orlando (Disney), ces données sont sans doute parlantes.

Offre de locations courte durée : -22 % pour l’Italie, -15 % pour les États-Unis
Selon AllTheRooms, le nombre d’annonces de locations courte durée a également chuté. En mars 2020, on observe une baisse de 15 % aux États-Unis et de 22 % en Italie. Cela signifie que moins de propriétés étaient sur le marché, pour diverses raisons : De nouvelles réglementations ont rendu les locations de vacances illégales dans certaines régions ou États, des gestionnaires et propriétaires ont préféré passer à la location longue durée, et certains ont choisi de fermer temporairement (ou définitivement).
Une lueur d’espoir : les données hôtelières chinoises repartent à la hausse

Terminons cet article sur une note d’espoir : depuis la fin février, les taux d’occupation des hôtels chinois recommencent à progresser. Le graphique de STR est spectaculaire, mais les chiffres repartaient de moins de 15 % d’occupation.
Cependant, STR a étudié ce qui s’est passé après la crise financière de 2007/2008 : il a fallu 5 à 7 ans pour que l’ADR et le RevPar reviennent à leurs niveaux d’avant-crise. 2020 sera terrible et 2021 pourrait être meilleure, mais encore difficile.
Sources : rapport coronavirus d’AllTheRooms pour les données de locations de vacances et de courte durée, chiffres de STR pour les hôtels (accédez ici gratuitement aux replays de leurs webinaires).
Thibault Masson est un expert reconnu en gestion des revenus et en stratégies de tarification dynamique dans le secteur de la location saisonnière. En tant que responsable du marketing produit chez PriceLabs et fondateur de Rental Scale-Up, Thibault aide les hôtes et les gestionnaires immobiliers grâce à des analyses concrètes et des solutions basées sur les données. Fort de plus de dix ans d’expérience dans la gestion de villas de luxe à Bali et à Saint-Barthélemy, il est un conférencier recherché et un créateur de contenu prolifique, capable de rendre simples des sujets complexes pour un public international.





